la science des prévisions climatiques récompensée
le temps où les prévisions climatiques faisaient l'objet de moqueries est révolu. La climatologie est devenue une science respectable dont la notoriété a fait un bond en avant grâce à l'attribution du prix Nobel de physique 2021.
On a longtemps considéré avec scepticisme les projections climatiques. Pourtant, depuis l'article fondateur de Syukuro Manabe en 1967, elles ont pour la plupart prédit avec une précision remarquable l'ampleur et les conséquences du réchauffement terrestre. Syukuro Manabe et Klaus Hasselman, pionniers de la modélisation du climat, se sont conjointement vus attribuer le Prix Nobel de Physique 2021 avec le physicien Giorgio Parisi. Pour le président du Comité Nobel de Physique, voilà l’aveu que « nos connaissances sur le climat reposent sur des fondations scientifiques solides et qu’elles s’appuient sur l’analyse stricte des observations réalisées. ».
Les climatologues qui établissent des modèles sont souvent des spécialistes des sciences de la terre et maîtrisent souvent en plus la physique appliquée, les mathématiques ou l’informatique. Ils font appel à la physique et à la chimie pour créer des équations, puis ils les rentrent dans des super-ordinateurs et s’en servent pour simuler le climat terrestre ou celui d'autres planètes. Depuis longtemps, les climato-sceptiques voient ces modèles comme le point faible de la climatologie. Prédictifs par nature, on leur a reproché avec véhémence d’être fondamentalement invérifiables et de dépendre de données biaisées entraînant des résultats peu fiables.
Cette époque est pour ainsi dire révolue ; la climatologie s’est avérée être une science très respectable en raison de la précision de ses prévisions. Les premiers modèles avaient même, on le sait maintenant, prédit avec une précision remarquable la hausse des températures à l’échelle de la planète. Dès les années 1970, les prédictions se montraient étonnamment précises et avec la progression de la puissance des calculateurs, la modélisation climatologique a encore parcouru du chemin. Le grand principe qui n’a pas changé au fil du temps consiste à corréler le réchauffement de la planète à l’augmentation des émissions de CO2. Les modèles quant à eux, se sont multipliés et se sont affinés.
La climatologie reste une science imparfaite. Et lorsqu’ils ne collent pas à la réalité, c’est qu’une erreur s’est glissée dans une ligne du programme de modélisation. Il peut également se produire des erreurs d’observation.
Mais finalement, la plus grande incertitude n’est elle pas celle liée à notre comportement collectif ? Seul, le changement de nos habitudes pourra diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Les climatologues (jugés alarmistes à une époque encore proche alors que, désormais, la réalité dépasse leurs prédictions les plus pessimistes) et leurs modélisations démontrent clairement qu’il est grand temps d’agir.
Pour en savoir plus, ce document est un résumé d’un article publié par National Geographic sur son site internet le 6 octobre 2021.
https://www.nationalgeographic.fr/environnement/les-projections-climatiques-sont-si-precises-quelles-viennent-detre-recompensees-dun-prix-nobel