L’hydrogène à l’état naturel en France : réalité ou fiction ?
L'hydrogène existe à l'état naturel un peu partout sur notre planète. C'est une certitude aujourd'hui. Et si on se focalise sur la France, quels éléments peut-on retenir des actualités récentes dans ce domaine de l'hydrogène?
L'hydrogène à l’état naturel, également qualifié d'hydrogène « blanc », désigne le dihydrogène (H2) présent dans le sous-sol terrestre ou marin. On le sait aujourd’hui, on peut trouver de l’hydrogène à l’état naturel dans le sous-sol de tous les continents. Il se forme en permanence par des réactions chimiques entre l’eau et les éléments qui l’entourent, et en particulier par réduction de l’eau en présence de roches riches en fer.
L’Australie et les Etats-Unis ont déjà commencé à investir dans le forage de puits pour exploiter les ressources de leur sous-sol. En particulier, les puits forés dans la péninsule de Yorke en Australie en novembre 2023 ont permis de découvrir un important gisement d’hydrogène. Si ces pays ont pris conscience très tôt du potentiel des ressources en hydrogène sur leur territoire, où en sont les réflexions sur le sol français ?
La France a reconnu en 2022 l’hydrogène naturel comme une ressource dans le code minier (ordonnance n° 2022-536 du 13 avril 2022). La géologie des régions françaises laisse pressentir un véritable potentiel ; les premiers permis d’exploration ont vite été déposés, suite à des recherches commencées il y a plus de dix ans.
- Au sud d’Orthez est autorisée une exploration, ainsi que dans la Nièvre et dans le Doubs.
- Des demandes de permis d’exploration ont été déposées dans les Landes et les Pyrénées Atlantiques, des zones à fort potentiel selon les premières études de terrain.
- Dans le grand Est, de l’hydrogène en très grande quantité a été détecté dans le sous-sol de Folschviller en Moselle et a entrainé une demande de permis. D’autre demandes de permis de recherche sont en cours près de Sélestat, Nancy et Mulhouse
- Plus récemment en 2024, des demandes de permis viennent de voir le jour dans le Puy-de-Dôme et dans l’Ain.
Si le premier gisement d’hydrogène naturel en exploitation fonctionne depuis presque 15 ans au Mali, il est maintenant certain que la France possède elle aussi des ressources intéressantes à exploiter dans ce domaine. Bien que l’intérêt soit notable sur le chemin de la décarbonation, le développement de cette filière de l’hydrogène blanc n’est pas gagnée ;au-delà du sujet économique, se profilent aussi le sujet de l’acceptabilité des projets par le grand public et celui de la confrontation inévitable avec les promoteurs de l’hydrogène vert (hydrogène produit par électrolyse et utilisant de l’électricité issue de sources renouvelables).